Roadrunner a écrit :Fidèles à nos habitudes, nous étions inscrits en catégorie "Classic" (c'est à dire la plus difficile). Choix de mon copilote, que je respecte, même si, parfois, ça ferait du bien d'un peu moins se prendre la tête... bref...
Donc, tous les ténors de la discipline étaient présents.
La 924, était toujours dans sa monte pneumatique "Boucles de Spa", avec ses bons pneus neige étroits.
Dès le départ, le ton est donné, puisque la 1ère RT démarre au km 0. A la sortie du village, je cherche un "quitter gauche", pendant que le navigateur analyse le roadbook. Je passe devant la bretelle de sortie de la nationale à 4 bandes, avec son gros panneau "sens interdit". Ce que je ne vois pas, c'est qu'il y en a un autre en-dessous, annonçant bien que c'est une impasse... avec une échappatoire à une centaine de mètres
Donc, on ne la prend pas, et on se retrouve embarqués sur le nationale à 4 bandes, sans possibilité de faire demi-tour. Obligés d'aller faire demi-tour à la sortie suivante à 2 km. Je rappelle qu'on est en RT !
On se prend donc environ 3 minutes dans la vue, et 2 dans la 2ème RT, puisque celle-ci s'enchaînent. Ca commence bien
Ensuite, on n'est pas trop mauvais. Les routes sont très glissantes, boueuses, visqueuses, mais les pneus neige font le maximum. La voiture, avec ses nouveaux réglages de géométrie, est parfaite. Equilibrée, prévenante mais joueuse, je m'amuse vraiment.
Certains endroit très très cassants viennent un peu gâcher le plaisir ; on se fait parfois surprendre, dans des zones sans visibilité, par des séries de trous capables d'engloutir une mini cooper. Le protège carter, heureusement renforcé la semaine dernière, prend tout dans la tronche avec des bruits dignes d'un atelier de ferronnerie, mais ça passe, apparemment sans dégâts.
Je prends confiance, et m'amuse même à passer quelques épingles au frein à main pour épater les photographes (et surtout me faire plaisir). La technique rentre, je crois même avoir fait quelques figures assez esthétiques. Après une épingle à gauche, je remets les gaz, et.... brout brout brout... le moteur tourne sur 3 cylindres... dans le virage à droite suivant, le n°4 redémarre. Pas besoin d'ouvrir le capot, je comprends qu'un capuchon de bougie n'est pas bien en place (ils sont à plat sur le côté droit du moteur). Au regroup, on essaie de le remettre, mais ce foutu machin ne veut pas tenir en place (je ne sais toujours pas pourquoi). On le fixe comme on peut, et ça redémarre.
Comme le disait Jacques, se suivent une série de petits tronçons. Il faut pointer toutes les 5, 6, 7 minutes, à une moyenne proche de 50 km/h, en s'arrêtant pour les CP tampons, les CPH, etc. Autant dire que le rythme est soutenu, et ne laisse pas la place à l'erreur. Nous en commettrons encore 1 ou 2, nous faisant dégringoler dans le classement (on finit 14 ou 15 èmes). Dans une des denières étapes, comme tout le monde (y compris Jacques), on prend la mauvaise route, et on croise plusieurs concurrents s'étant plantés avant nous. On croise surtout Georges Alfanus, qui, voulant se mettre sur le bas côté pour laisser passer un concurrent, a posé le côté droit du châssis de sa 944 turbo dans l'accotement en contrebas. La décision est vite prise, vu qu'on ne joue plus le classement : on sort le câble de remorquage, et on le sort du trou. On perd une dizaine de minutes qui nous coûteront quelques places, mais l'honneur est sauf
Le bilan est positif pour moi, même si le classement final est décevant, car j'ai été rarement aussi à l'aise avec la 924. Dans ces conditions difficiles, elle a comblé par son équilibre, un manque de puissance et de motricité qui sont toujours ses défauts chroniques.
Le RAC de Pair est une superbe épreuve, organisée en toute simplicité, et c'est ce qui fait son charme. Je pourrais pester aussi contre le contrôle technique, pointilleux et surtout très lent, mais pour une raison que j'ignore, nous l'avons passé en 2 minutes, alors que d'autres y sont restés 1/4h. Comme quoi un petit sourire peut être utile
Ce qui est amusant à constater concernant ce contrôle, c'est qu'il semble plus grave de rouler sans avoir 2 gilets jaunes à bord, que de présenter une twingo avec un V8 biturbo, et pas de freins, puisqu'ils n'ont même pas soulevé le capot...
Deux sorties de route à signaler, toutes les 2 pour des 911. A croire que le gras/mouillé n'est pas leur terrain de jeu... ça me fait toujours mal au coeur de voir d'aussi belles auto dans le fossé... Visiblement pas de grosse casse, heureusement.